Ar c'hemmadurioù / Les mutations

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Tangi
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Re: Ar c'hemmadurioù / Les mutations

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Klevet gant ur plac'h deus Pleuzal / Planiel (tud ganet e Lezardrev / Planiel) :

et des choses... des choses comme ça on s’en souvient : ha traoù... ha traoù evel-se a zerc'h an nen soñj doute [... ˌzɛꝛh ˈneˑn ʒɔ̃ʒ ˈdute̞]
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Re: Ar c'hemmadurioù / Les mutations

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LE ROUX, P. (1896), « Mutations et assimilations de consonnes dans le dialecte armoricain de Pleubian (Côtes-du-Nord) », in Annales de Bretagne 12.3 / 31. :
Dans le dialecte de Pleubian P, T, K donnent, en effet, régulièrement B, D, G ; B et M donnent V. Mais D reste toujours intact tandis que dans les autres dialectes il donne Z. Cette lettre fait aussi exception dans les autres dialectes après l'article féminin, mais c'est alors un fait d'influence homorgane (l'n finale de l'article maintenant le d suivant). Dans le dialecte de Pleubian, la même influence pourrait expliquer le maintien du D après en on, uz en et l'usage s'en serait étendu par analogie aux autres mots de la même série. Il faut d'ailleurs remarquer que le Z des autres dialectes provenant de la mutation de D a passé par la spirante dentale Z (th doux).
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Re: Ar c'hemmadurioù / Les mutations

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Ronan Koadig, Brezhoneg Goueloù (2010, p.84) :
Ne vez ket graet kaer ar blotadur D > Z e brezhoneg Treger. Ral int ha direoliek. E brezhoneg Goueloù ne vezont ket graet tamm ebet.
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Re: Ar c'hemmadurioù / Les mutations

Message par Tangi »

an Du (tezenn, 1978, p. 255) :
la mutation de /d/ est erratique : certains font la mutation /d/ -> /z/ après le possessif masculin, et là seulement ; d'autres ne la font jamais :
i dorn (le plus fréquent) ; i zorn (quelques familles seulement) "sa main à lui"
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Re: Ar c'hemmadurioù / Les mutations

Message par Tangi »

Hewitt, Review article : a cutting-edge analysis of Breton phonological data, 2019, p. 27
Even in T, which is commonly said not to lenite d-, d- is lenited in numerous contexts, just not after the article (as everywhere), in lenitable adjectives after feminine singular or masculine plural human ˌoen ˌdol ˈdyː ‘a black table’, or in tensed verbs: ˈdɛːbã ˈkẹd ‘I don’t eat’, but it does occur frequently after prepositions dä ˈziːbi ‘to eat’, and possessives dä ˈzɔrn ‘your hand’. This fact alone suggests that it is lexically conditioned, and probably not reducible to phonological rules.
Iwan Wmffre, Central breton, 1998, p.18
In central Breton the consonants d and g tend to resist lenition.
Other examples such as ɣe dy ‘black ones’ rather than ɣe zy reflect the influence of the dialects of Tregor to the north where d is resistant to lenition under any circumstances.
Iwan Wmffre, HLBI, 2015-, Terminologie phonétique et dynamique
Il semble bien probable que c’est la perduration du dh jusqu’à une date moins reculée qui explique le d en tant que ‵défriqué′ en position intervocalique à Sein (ex. boudar < *boudhar (st. bouƶar) | badidi < *badedhi (st. badeƶi)) (Fagon & Riou 2015: 14) et certaines classes de non-lénition dans trégorrois (ex. me a debr < *me a dhebr) (Hewitt 2001).
an Du, A sandhi survey of the Breton language, 1986, p. 4
/d/ is only sporadically lenited in T, where both e dorn and e zorn are used for ‘his hand’. This is probably due to the frequent lack of lenition of that consonant after homorganic final /n/ as in an dañvadez ‘the ewe’.
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Re: Ar c'hemmadurioù / Les mutations

Message par Tangi »

Jackson Kenneth, A historical phonology o Breton, 1986 (1967), p. 312
The Pr.B. lenition of d was ð, later _, which became z in certain dialects but was totally lost in others. In initial position, however, the _-was not lost, and it appears almost everywhere as z- in the modern dialects, apart from those which have Le Roux's "[z̥]" and those where there is rhotacism to r-. However, there is a striking exception : in much of Tréguier, and in a few other, small, scattered areas initial d- is either not lenited at all or is only lenited in a desultory fashion. [...]
Non-lenition of d- in Tréguier is a familiar feature of the dialect : Ernault notes that several sub-dialects of T. object to leniting it, and quotes E.T. war didourañ for war zizourañ. [...]
It is therefore a secondary development in certain limited B. areas, and this very limitation suggests it is quite late. Le Roux proposes that it is an analogical extension from the very common instances where lenition of d- is prevented by provection, as in an d- etc., and this is doubtless correct.
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Re: Ar c'hemmadurioù / Les mutations

Message par Tangi »

Favereau, 1997, p. 147
Quelques mutations sont assez irrégulières, surtout celle de D en Z. Inconnue ou presque en Trégor (sauf verbes parfois), elle tend à devenir irrégulière ailleurs si elle n'est pas vraiment pertinente.
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Re: Ar c'hemmadurioù / Les mutations

Message par Tangi »

Falc'hun, 1981 (1963), p. 504
Le Tréguier ne fait que très irrégulièrement la mutation d > z (cf. Leclerc, Gr. bret. pp. 17 et 20). La figure 52 entoure de la ligne fermée c la région où l'on dit da dibi au lieu de da zibi, "à manger", c. 105. On voit que la bordure occidentale du Tréguier, autour de Morlaix, fait la mutation. Par contre, on l'omet aussi en Cornouaille à Corlay, point 35, et au pays de vannes à Plélauff, point 60. Peut-être est-ce dû à une influence trégorroise agissant par la route de Guingamp à Pontivy. Mais pareille explication ne peut valoir pour l'île de Sein, ni pour Belle-Ile, où le d n'est pas muté non plus.
A la carte 115, "deux hommes", au lieu de dow zén, on dit dow den dans tout le Tréguier (sauf aux points 21 et 22), ainsi qu'à Corlay et Plélauff, ce qui confirme l'hypothèse d'une influence trégorroise au vers le sud.
De cette omission de la mutation d > z, on rapprochera les mots où le Goélo et le Tréguier opposent un d au z d'autres formes dialectales : didiou pour diziou, "jeudi" (fig. p, c. 143) ; hidif pour hizio, "aujourd'hui" (fig. 24, c. 326); et bleidi pour bleizi, "loups" (fig. 53, c. 35).
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