Louis ar C'hlerg (Grammaire bretonne du Dialecte de Tréguier, 1986, pp.159-160) :
je ne crois pas que tu sois menteur, ne gredan ket e ves ou e vefes gaouiat ; je ne crois pas que j'aie gagné, ne gredan ket em me ou em mefe goneet.
[...]
Comment on le voit, les verbes auxiliaires bean et am eus ont, au subjonctif complétif, outre la forme en fen, une autre forme (ben, am me) qui s'emploie concurremment avec la première.
Kervella (Yezhadur bras ar brezhoneg, 1995, p.183) :
Ar verboù BEZAN hag EN DEVOUT o deus c'hoazh stummoù berroc'h en amzer vremañ : e ven, e ves, e ve, h.a... am be, az pe, en deve, h.a... e-tal ar stummoù reizh : e vefen, e vefes, e vefe... ; am befe, az pefe, en devefe... N'eo ket aes lakaat un diforc'h etre an implij anezho.
Favereau (Grammaire du breton contemporain, 1997, p.209) :
la forme du potentiel vefe a pour variante (plus ancienne) vehe... (Vannetais, Est et Goélo), mais en Cornouaille notamment, il est concurrencé par les formes originelles en ve (du subjonctif passé ancien) : (ne)met-hag ar miliner laer e ve à moins que ce ne soit ce voleur de meunier, me 'gar 've torret o dent d'ar c'hwenn, je veux que l'on casse les dents des puces, na posubl 've gwir quand bien même cela serait vrai, paneve d'an dra-se... n'était-ce cela.
Favereau (idem, p.210) :
mais en Cornouaille et en Trégor, le présent a confondu dans un même [ve] le fréquentatif ve(z) et le subjonctif ve (ex. Ph 'vel pa vêr 'fale war ar gwer comme quand on marche sur du verre, T o vont 'vêr on y va). D'où une erreur issue d'un glissement dans les subordonnées conditionnelles, bien souvent : on devrait avoir mar be (glav, tud...) s'il y a (de la pluie, des gens) ou ma ve gwir si cela est vrai... (comme en ancien breton, et comme l'attestent prononciation léonarde ou écrivains tels Abeozen souvent, et Mgr V. Fave), au lieu de formes d'habitude après les conjonctions ma, mar.